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Libération
Critique

De Houellebecq à Gondry, un festival au coup par couple

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publié le 13 février 2006 à 20h19

Berlin envoyé spécial

Les températures, extravagantes, du mois de janvier étant revenues à la normale (- 3°), les accrédités qui se pressent aux portes de la 56e Berlinale n'ont plus rien à craindre : ni descentes en ville de hordes de loups blancs, ni ours polaires égarés sur Postamerplatz où, depuis quelques années, le festival s'est recentré. Dommage, ça aurait pu distraire. Notamment pendant la projection d'Elementarteilchen, l'adaptation allemande (signée Oskar Roeler) des Particules élémentaires de Michel qui-vous-savez.

Sirop. Il y a tellement de piano à la Cleyderman au cours du film qu'on pourrait croire le script initial écrit par un chercheur travaillant sur un équivalent cinéma de la formule du sirop pour la toux. Tout dégouline : les acteurs ont franchi le degré acceptable de la nullité, le chef opérateur ne sait rien faire sans filtres verts, et Roeler (même génération que Houellebecq) n'a aucune idée de cinéma en tête. Grosse solitude du spectateur : endurer la vision misogyne et autodépressive de Houellebecq est déjà un boulot à mi-temps, mais ajoutez-y une mise en scène miteuse (et puritaine : ceux qui étaient venus dans l'espoir de se rincer l'oeil au camping échangiste sont repartis fumasses) et c'est l'effondrement. La chute d'un sac depuis le balcon lors de la projection de presse aura symbolisé l'affaire : devant ça, même les objets élémentaires ont envie de mourir.

On se doutait bien qu'à côté de ce désabusement laid, le dernier film de Michel Gondry, pro