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Libération

Petites flammes de Pigalle

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publié le 17 février 2006 à 20h22

C'est un matin comme en connaissent les rues en pente de Pigalle. La lumière semble avoir surpris certaines ombres de la nuit, d'autres, silhouettes sifflotantes, semblent marcher d'un pas conquérant vers la promesse du jour. Pigalle, un jet d'eau, un libraire qui lave et fait briller sa vitrine en partie consacrée à l'Asie ­ nouvel an chinois, oblige. L'Atelier 9, propre comme un sou neuf, s'ouvre sur des tables non pas consacrées à la littérature, comme souvent, mais au domaine des essais. La question politique y trône, sous divers angles : sociologiques, philosophiques, documentaires... Marcel Gauchet y croise Bruce Bégout ou Jacques Rancière.

Curiosités de quartier. Plus loin, donc, les livres de fiction souvent épinglés d'un simple «lu, approuvé, conseillé». Sans s'embarrasser, non plus, des dates de parution. Peter Dexter (L'Olivier) et Patrick Ourednik (Allia), malgré les mois passés, sont encore sur table. François Bégaudeau et son nouveau roman (Verticales) : un des fleurons de cette rentrée romanesque hivernale.

Comme l'indique un bac du rayon de bandes dessinées, on aime ici les petites curiosités. Celles du quartier ­ un fort rayon consacré au «Milieu» rejoue le Pigalle noir et blanc ­, celles du monde ouvert à tous, mêlant sur un panneau la collection du Petit Mercure et ses petites anthologies mi-littéraires, mi-pratiques, la série des Photo Poche ou encore ce mince volume cartonné sur la photographe Tina Modotti et ses années de Renaissance mexicaine (Jean-Miche