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Libération
Interview

Ici, tout est acceptable

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publié le 24 février 2006 à 20h26

Il a grandi dans un HLM de l'est de Londres et son père était chauffeur de taxi. Est-ce pour cette raison qu'Alexander McQueen est toujours surnommé «le bad boy» de la mode ? Ou par simple paresse (mais à plus de cinquante ans, Jean Paul Gaultier est toujours «un enfant terrible») qu'on ne semble se souvenir que des provocations de ses débuts ? Parce qu'il est issu de la Saint Martin's school, parce qu'il donne à son travail des colorations gothiques voire fantastiques, il incarne comme peu d'autres créateurs britanniques, un certain esprit de l'Angleterre.

Vu de Paris, Londres semble sans cesse agitée de nouveaux courants. Vous avez une explication ?

L'énergie particulière à Londres vient du fait que les gens qui travaillent dans l'art, la musique et la mode sont très proches les uns des autres. Chaque domaine influe et nourrit les autres.

En terme de styles et de mode, Londres semble plus affranchie ?

Oui, parce qu'il n'y existe pas de limites qui fixent ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Tout est acceptable. Vous pouvez vous habiller comme vous le souhaitez et toujours avoir l'impression d'être dans le coup. Il n'y a pas de snobisme avec ça.

Quel point commun vous trouvez-vous avec les jeunes créateurs anglais actuels ?

Comme moi, ils doivent se battre. Le gouvernement britannique est le premier à célébrer les arts et la mode mais le dernier à les aider financièrement. Ce qui explique pour quoi j'ai été sponsorisé par American Express pendant huit ans. Comment est-ce