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Libération
Interview

Jasper Morrison, «supernormal»

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publié le 24 février 2006 à 20h26

«Londres est une ville qui tourne à toute vitesse, une ville d'ambitieux. Paris est plus relax, on peut réfléchir, il n'y a pas le même besoin de la réussite. Pour moi, c'est une qualité», explique Jasper Morrison. Ce designer travaille à Paris et à Londres, et ne cache pas sa préférence pour l'art de vivre français, politique et esthétique, en British qui serait devenu un peu latin. Son atelier parisien est installé rue du Sentier, une enclave encore vernaculaire. Mais Morrison n'est pas un revisiteur des traditions. Qu'il propose la Folding Air-Chair empilable pour Magis, un tramway à Hanovre, un Brunch Set pour Rowenta, la lampe GloBall Basic 1 chez Flos ou le système de bureau Avanced Table Module pour Vitra, on décèle dans ses pièces un calme et une légèreté très contemporaine. Jamais de surenchères formelles ou techniques. Ces archétypes ne sont pas neutres pour autant, ils ont ce petit trait de caractère ténu propre à cet auteur, leur ligne claire digne d'un ex-tintinophile. S'en dégage une évidence visuelle, comme la réminiscence imperceptible d'un objet qui existerait déjà.

Archétypes. Jasper Morrison a une explication à cela. «Il n'y a pas mieux que les objets normaux du quotidien qui ne sont pas dessinés par des designers. Ils émettent moins de commentaires. J'ai trouvé un mot pour qualifier mes objets : "Supernormal", c'est-à-dire un objet ordinaire, mais avec un signe en plus, celui du designer.» A propos de la chaise en bois si minimale qu'il a conçue pour le co