Imaginez que la légende du rock anglais soit écrite à la façon des mythes grecs. Les Beatles y occuperaient vraisemblablement la fonction «Cronos», ce Dieu qui dévore ses enfants de peur que le vieillissement ne le détrône. La puissance média-mythique des Beatles rôde notamment dans le clip des Arctic Monkeys I Bet You Look Good on the Dancefloor. En effet, malgré la fulgurante success story des quatre garçons de Sheffield (un million d'albums vendus), leur vitalité crasse, leur désir impérial de jouer, leur indéniable puissance générationnelle, l'ombre de Cronos plane étrangement sur ces beaux «lads» qui ont par exemple enflammé la Brixton Academy le 17 février. Voyons le clip. Décor minimal. Alex Turner et ses amis semblent répéter «à cru» dans l'arrière-salle d'un pub. Pas de public. Mais on sentirait presque la rumeur joyeuse et l'odeur de bière de la veille. Basique configuration «guitare-basse-batterie-ampli». Coupes de cheveux réglementaires. Court préambule : «Hello, we're Arctic Monkeys. This is called I bet you...» Qu'on le veuille ou non, tout cela renvoie illico à la scène originelle, à ce show primitif qui parasite souvent la fraîcheur «new born» de ces groupes anglais. Même si on voudrait bien les embrasser sans complexes. C'était le 9 février 1964. Quarante-deux ans presque jour pour jour. Forts de leur explosive aura européenne, les Beatles débarquaient triomphants aux Etats-Unis. Ce soir-là, CBS réalisait une audience record. L'ex-Byrds David Crosby résuma b
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