L'encyclopédie virtuelle du cinéma IMDB (1) recense 309 titres de films comprenant le mot «Londres». C'est peu comparé aux 503 occurrences du mot «New York» et, surtout, aux 701 de «Paris». Pourtant, il est peu de longs métrages anglais qui, à un moment ou à un autre, ne fassent un détour par la capitale du pays Ce qui s'explique par la centralisation du pouvoir (politique et surtout économique) au Royaume-Uni et par l'extension d'une ville dont on ne parvient plus guère à identifier les limites, à l'instar de Los Angeles. Petit voyage spatio-temporel dans le Londres du siècle passé et actuel tel que le représente le cinéma.
Vu par Hitchcock. A tout seigneur, tout honneur, commençons par le plus illustre cinéaste londonien. Alfred Hitchcock a toujours su exploiter la double dimension, attractive et menaçante, de sa ville natale et ce, dès son premier film, The Lodger (1926), une variation moderne du mythe de Jack l'éventreur sous-titrée «Une histoire du brouillard londonien». Le maître du suspense s'est montré particulièrement habile dans l'utilisation de monuments emblématiques de Londres comme décors pour le climax de ses films. Exemples : le maître chanteur de Chantage (1929) meurt au British Museum après une course-poursuite dans les salles d'antiquités égyptiennes ; l'anarchiste d'Agent secret (1936) confie à son jeune beau-frère une bombe censée pulvériser Piccadilly Circus ; ou la tentative d'assassinat pendant un concert au Royal Albert Hall dans L'homme qui en savait