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Libération
Critique

Visites impériales

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publié le 24 février 2006 à 20h26

Pervertir la réalité a toujours été, heureusement, le credo des développeurs de jeux. Ainsi la représentation de la ville a été soumise, la plupart du temps, à un empilage plus ou moins paresseux de poncifs destinés à servir le propos des créateurs. En gros, de la ruelle obscure et anxiogène à la large avenue arborée, avec toutes sortes de variantes possibles jusque, en guise d'apothéose, les villes tentaculaires et imaginaires des GTA. Deux exceptions ont sensiblement modifié cette vision et, à chaque fois, c'est Londres qui en constituait la toile de fond.

Réalisme. La première, Midtown Madness, sorti en 2000 sur PC, proposait de folles courses de voitures au coeur de la City. Même si la capitale britannique était très schématiquement reproduite, le vertige un peu puéril de conduire un black cab, aussi maniable qu'un paquebot, ou de slalomer entre piétons paniqués et bus rouges à l'impériale, apportait une note de réalisme bien supérieure à toutes les simulations de jeux de voiture disponibles à l'époque. Le studio Rockstar San Diego, à l'origine de cette minirévolution, a largement fait fructifier son idée par la suite et Midtown Madness a fait des petits. La série des Midnight Club a mis en scène des courses ébouriffantes dans les rues de Paris, Los Angeles ou Tokyo ­ mais plus Londres ­ avec, toutefois, une sévère distorsion de la réalité. A Paris par exemple, la pyramide de Peï au Louvre servait de tremplin pour que les bolides rejoignent le parvis de Notre-Dame !

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