Menu
Libération
Critique

Kanye West carrément.

Article réservé aux abonnés
Aussi arrogant que doué, le jeune rappeur américain est en concert au Zénith.
publié le 9 mars 2006 à 20h34

envoyée spéciale à Londres

Ses concerts sont à la mesure de son ego démesuré. Trois soirs d'affilée à Londres, Kanye West, le rappeur-producteur aux deux albums platinés, a offert un spectacle ayant au moins le mérite de consoler du prix d'entrée (46 euros). En chef d'orchestre, celui qui a réussi à se faire détester de toute la presse internationale, à force de déclarer : «Je suis génial, pourquoi n'aurais-je pas le droit de le dire ?», mène ses huit violonistes, deux violoncellistes et son harpiste à la baguette. Un écran vidéo de fond de scène diffuse en permanence des chromos subliminaux (un ciel bleu avec des oiseaux qui virevoltent) entrecoupés de messages tout aussi suggestifs : «Libérez votre esprit, votre cul suivra», «Moquez vous de ce que disent les gens».

Hormis les New-Yorkais KRS One ou Busta Rhymes, aucun autre rappeur ne mouille autant le maillot que lui sur scène, d'autant que Kanye West est seul au front tout au long du show ­ sauf une apparition de la chanteuse Keysha Cole. Le rappeur, qui longtemps était derrière les succès d'Alicia Keys, Jay-Z ou Common, ne souffre plus que quiconque lui fasse de l'ombre. Cela ne l'empêche pas de reprendre les morceaux de ceux qui l'ont inspiré : Eleanor Rigby des Beatles, Let's Stay Together d'Al Green, ou encore When Doves Cry de Prince.

Interdits de notes.

En juin dernier, le challenger de 28 ans, venu promotionner son nouvel album, The Late Registration, pour les journalistes français, a requis le silence complet pendant