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Libération

Crise de foi

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publié le 10 mars 2006 à 20h35

Si l'on s'en tenait à la lecture des pages business et finances de la presse mondiale, on pourrait se figurer que l'industrie du jeu vidéo traverse une crise profonde. C'est vrai pour deux raisons, mais faux pour une troisième. Vrai : depuis quelques mois, l'argent rentre moins vite et moins fort dans les caisses globales de l'industrie. Aussi bien en volume qu'en valeur, les ventes ont été décevantes, qu'il s'agisse des jeux ou des consoles, même si il y a matière à relativiser : la DS de Nintendo, par exemple, s'écoule très au-delà des prévisions. Vrai : à mesure que cette industrie croît, elle engage des restructurations et, selon le point du globe où l'on se trouve, l'impact de celles-ci varie. Il est très négatif sous nos latitudes, où les gros studios comme les petits (de plus en plus rares) souffrent sévèrement pour s'adapter aux lois cruelles de la mondialisation. On estime qu'en France les emplois du secteur ont été divisés par cinq ces trois dernières années, d'où les interventions gouvernementales promettant un allégement de la fiscalité comme pare-feu aux délocalisations. Faux, néanmoins, car si l'on considère l'activité «jeux vidéo» à l'échelle planétaire et dans son moyen ou long terme, tout indique que l'industrie traverse une de ces phases de transition qui, depuis ses origines, la caractérisent. On pourrait l'appeler le «next generation gap» puisqu'il est essentiellement lié à une nouvelle mue industrielle, très délicate il est vrai : le cap technologique ha