envoyée spéciale à Dieppe
Queer ou à fleur de peau, le festival Visu proposé par la Scène nationale de Dieppe (DSN) aborde la danse et, plus largement, le spectacle vivant et les arts par le petit bout de la lorgnette. Concentré sur la question des représentations du corps, Visu explore, de manière radicale mais aussi festive, des territoires peu défrichés et invite essentiellement de jeunes auteurs de toutes nationalités.
Sauvagerie. Cette année, Jérôme Lecardeur, directeur de DSN depuis 2000, cite Paul Valéry, «ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau», et en profite pour la montrer dans tous ses états, qu'il s'agisse des modèles d'Olivier Goulet issus de sa collection «SkinBag» en synthétique, de massages ou des touchers entre Boris Charmatz et Raimund Hoghe.
La Zampa, compagnie installée en Ariège, habituée du Centre de développement chorégraphique de Toulouse comme de DSN, présentait Dream on (track 01 et 02), création composée de deux solos, l'un de Magali Milian, l'autre de Romuald Luydin. Ces jeunes gens ont une sauvagerie et une audace déroutantes. Travaillant au croisement des arts plastiques, de la scène electro et de la vidéo, ils s'engagent sans retenue. Le premier solo commence par un bris de glace. La danseuse, dans un grand plié, s'élève au-dessus des éclats. Essayant de dompter une agitation intérieure, elle ôte brusquement le haut de son justaucorps. Projetée dans l'espace, elle dessine aussi de curieuses figures, devenant femme hippocampe.
Romu