«On peut rire de tout et surtout de ce qui n'est pas drôle», aime à dire John Waters. Ce qui n'a rien de surprenant de la part d'un réalisateur pour qui la récompense suprême serait qu'un spectateur «vomisse» devant le spectacle de ses films. C'est effectivement le coeur au bord des lèvres que l'on peut revoir (et re-humer) aujourd'hui l'odoriférant Polyester : comme pour la sortie en salles il y a vingt-quatre ans, Metropolitan fournit avec le DVD deux cartes de pastilles «parfumées» à gratter au fur et à mesure du film et proposant des fragrances aussi délicates que «Relent de vieille basket» ou «Fumet du putois»... La présence d'une cuvette à proximité du canapé est tout aussi recommandée pour la légendaire scène finale de Pink Flamingos (1972), où le travesti Divine avale sans trucage ni répugnance visible un étron de caniche fraîchement expulsé...
Bluette. Pourtant, contrairement aux apparences, le cinéma de John Waters ne se résume pas à un festival de mauvais goût. Depuis Polyester, le citoyen de déshonneur de Baltimore (Maryland) a mis pas mal d'eau de rose dans sa merde. Pecker (1998) ferait même presque figure de bluette par sa mélancolie et sa (toute relative) douceur. Le film en dit cependant beaucoup sur la personnalité privée de John Waters, son amour de la photographie il expose dans des galeries d'art des clichés de meurtre et de vomi extraits de ses films, on ne se refait pas. Les outrances libidineuses de la regrettée Divine dans Female Trouble (1974) ou