Menu
Libération

Le Royal Court fête ses 50 ans en 50 pièces.

Article réservé aux abonnés
Il reste le temple anglais de l'avant-garde théâtrale.
publié le 13 mars 2006 à 20h36

Londres correspondance

Le petit escalier noir n'en finit pas de monter. De vieilles affiches jaune et rouge portent les noms de John Osborne, Joan Crawford, Harold Pinter. Le theatre upstairs, «théâtre du dessus», est la petite salle de soixante places du Royal Court, mecque du théâtre anglais depuis un demi-siècle. Un paradoxe tout national : ce temple de l'avant-garde trône sur Sloane Square, au coeur de l'un des quartiers les plus cossus de Londres.

Pour son cinquantième anniversaire, cinquante pièces emblématiques de l'évolution de la société britannique sont lues tous les jours à 19 heures, dans l'ordre chronologique (1). Ce soir, nous sommes en 1984. Un fascicule distribué aux spectateurs remet dans le bain : l'IRA pose une bombe en vue de tuer Margaret Thatcher ­ l'explosion fera 5 morts et 34 blessés ; le leader syndical Arthur Scargill appelle les 90 000 mineurs du pays à la grève générale ­, elle durera un an ; Sarajevo accueille les JO d'hiver. Pour représenter l'année 1984, Rat in the skull (Un rat dans le crâne) de Ron Hutchinson. Cinq chaises et autant de bouteilles d'eau minérale sur une scène nue. Débarque une belle brochette d'acteurs, manuscrit en main, dont le vétéran Paul Moriarty et le sémillant Adrian Dunbar. Roche, un Irlandais de 20 ans soupçonné de terrorisme, est détenu dans un commissariat de Londres. Un policier nord-irlandais unioniste, «spécialisé» dans les interrogatoires, va tenter de le faire parler...

Sur les 50 pièces choisies (parmi 850) par