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Libération
Critique

«Ohne», du bon boulot.

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publié le 14 mars 2006 à 20h37

Commentaire d'un élève de première de Noisy-le-Grand, avant de reprendre le car : «Un truc de ouf.» Bien vu. C'est en effet, sauf erreur, la première fois qu'une pièce de théâtre se passe entièrement dans un bureau d'ANPE. Une gageure. Tenue de bout en bout par Dominique Wittorski, qui est l'auteur de Ohne (1), ainsi que le metteur en scène et l'un des interprètes. Sorti de l'Insas, l'excellente école des acteurs bruxelloise, il a écrit une première pièce au joli titre de Katowice-Eldorado (Katowice est une ville polonaise passablement industrielle), puis d'autres. Il a aussi réalisé un court et un moyen métrages, Ohne est initialement une commande de France Culture.

Une représentation bourrée de scolaires est toujours un bon test pour voir si un spectacle a du ressort : quand le chahut gagne, ce ne sont généralement pas les élèves qui ont tort. Au TEP, comme un autocar banlieusard est en retard (embouteillages), le spectacle tarde à commencer. Les fous rires nerveux des lycéens ont la vie belle, mais très vite les acteurs les catalysent en vrais rires.

«Vais crover». D'abord, il y a Yves Arnault, l'acteur qui interprète le personnage de Ohne (on apprendra à la fin ce que ce mot veut dire «sans» en allemand), un personnage qui aligne des phrases courtes mais têtues, mets des «o» à la place des «e». «Vais crover» sont ses premiers mots. Il pourrait être un plombier polonais (le pays, il en parle, sous la plume de l'auteur, au nom polonais), il est simplement un type qui sort de