La télévision de papa, c'est fini (ou presque). Télématin à 6 h30, le Pernaut à 13 h, le soap à 14 h, les dessins animés à 16 h, le journal à 20 h et le film à 20 h 30, la vie domestique a longtemps gravité autour du petit écran (concurrencé aujourd'hui par Internet, les jeux vidéo et le DVD), rythmée par son implacable grille de programmes. Une grille qui est en train de voler en éclats. «La multiplication des chaînes, BitTorrent et le haut débit sont en train de changer radicalement nos habitudes», analyse Rachel Baker, Net-artiste britannique dans son projet Unscheduled Television (1) qui recense des projets d'artistes et d'activistes autour de la culture télé. Pour elle, «la télé-réalité et le foot sont les derniers bastions de ces grandes messes télévisuelles, mais, précise-t-elle, si, au bureau, on discute du dernier Big Brother, les ordinateurs domestiques téléchargent frénétiquement des séries entières de Lost visionnées à la chaîne durant le week-end.»
La convergence d'Internet, de la télévision et du cinéma bouleverse les habitudes de consommation et efface progressivement la division entre production, consommation et distribution. Toute personne pourvue d'un ordinateur, d'une caméra numérique et d'une bonne connexion peut aujourd'hui très simplement réaliser ses propres vidéos, éditer ses images, les mettre en ligne sur son site Web. Les vidéoblogs (ou vlogs) sont de plus en plus populaires, et leur nombre va croissant, accéléré par la sortie des lecteurs vidéo por