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Exposition

Yamamoto s’enfile à Anvers

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En Belgique, rétrospective du travail du maître japonais, avec certains modèles essayables.
publié le 17 mars 2006 à 20h39

Six euros, et te voilà en Yamamoto… A priori, le deal sent l’arnaque. C’est pourtant la bonne affaire à conclure d’ici mi-août au musée de la Mode (MoMu) d’Anvers. Soit Yohji Yamamoto-Dream Shop : l’exposition de quelque 80 vêtements féminins du maître japonais, aucun sous vitrine, tous à portée de main et touchables. Et, surtout, une vingtaine sont essayables. Une première dans le genre, ludique et révélatrice : sur Yamamoto, sur la mode, et le rapport que le visiteur peut entretenir avec «l’oeuvre».

L’oeuvre au musée, la plupart du temps, relève de l’intouchable. Résultat, malgré le pitch interactif, on aborde ce Dream Shop avec la retenue de rigueur face à une exposition : au premier étage du MoMu, dans la salle immaculée voulue par YY et aménagée par son fidèle scénographe Masao Nihei, on tourne d’abord les mains dans les poches autour des premiers Stockman (mannequins de couturière), on se penche pour voir les détails, mais ça n’est qu’après avoir vérifié qu’aucun sbire ne traîne alentour qu’on ose caresser le manteau, ouvrir la veste…

1995-2005. Les silhouettes en place donnent à voir des vêtements de la décennie 1995-2005 ; au sol, juste des numéros, sobriété qui fait écho à celle du lieu et contribue au caractère informel de l’affaire. Le fascicule distribué à l’entrée résume l’évolution du travail de YY au fil des vingt-deux collections convoquées, segmente l’exposition en six thèmes («Noir /costume», «Noir versus rouge», «Uniforme», «Toile»,