Adepte du chantier comme «lieu d'expérimentation», démarche plus riche qu'une démocratie participative parfois annihilante, Patrick Bouchain nourrit sa force d'entrain d'une longue expérience politique et collective. Parmi la liste de ses projets culturels atypiques et économes, le théâtre équestre Zingaro, la Grange au lac pour Rostropovich à Evian, le théâtre du Radeau au Mans... Il s'appuie sur son agence «Construire» de dix personnes. Valorise les savoir-faire. Et entretient un réseau de connivences. Dans la tribu, un assidu depuis 1993, l'artiste Jean Lautrey, qui conçoit cette étonnante piscine sèche et divers petits objets poétiques pour susciter l'exercice. Alexandre Del Perrugia, du Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, a aussi été entraîné dans ce doux manège, pour valider certains exercices physiques au-delà de la seule kinésithérapie. L'artiste Marin Kasimir complète cette équipe, lui qui est chargé de créer une nouvelle image en mosaïque au fond d'un long pédiluve. Actrice plus récente, l'artiste-botaniste Liliana Motta, née en Argentine. Autre stratégie de Bouchain, sa manière d'enrichir le financement et le contenu d'un projet avec le système des 1 %. Soit 1 % du coût estimé au stade d'un avant-projet architectural pour financer une création, petit budget souvent complété par l'Etat, la Caisse des dépôts, des mécènes ou des associations. Il sort cet atout des seuls sentiers battus artistiques ou décoratifs. Un 1 % «solidaire» est inventé
Le manège culturel de Patrick Bouchain
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par Anne-Marie Fèvre
publié le 24 mars 2006 à 20h43
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