Bègles (Gironde) envoyée spéciale
Quand on lui demande l'adresse de la piscine, le passant béglais s'étonne : «Mais la piscine est fermée !» Effectivement, la piscine municipale de cette ville de 23 000 habitants, accolée à Bordeaux, est abandonnée depuis 1996, dépassée par les normes. Mais elle est en quelque sorte entrouverte pendant toute la durée des travaux de rénovation qui s'achèveront cet été, pour une réouverture en septembre. Rue Carnot, juste à côté de ce bâtiment des années 30, modeste mais identifié par ses céramiques, vit déjà la «maison de chantier», installée dans un coquet pavillon avec jardin, rachetée à cet effet par la mairie. Une petite agora d'informations et de débats. «Tout chantier public devrait être l'occasion de la transmission directe des expériences et d'un savoir public», revendique Patrick Bouchain, l'architecte metteur en scène de cette future «Oasis». Une démarche qui a été encouragée par le maire Vert, Noël Mamère.
Symbole populaire. La piscine est un vestige patrimonial et affectif de Bègles, ex-ouvrière, ex- fief communiste, qui vivait de la morue et des verreries. C'est le seul monument classé, symbole populaire de la démocratisation hygiéniste des années 30. Fallait-il la rénover à l'identique ? En construire une neuve sur un autre site, ou la transformer en lieu culturel comme à Roubaix, qui a fait de la sienne un musée d'art et d'industrie ? Toutes ces options étant très coûteuses, le débat politique a été vif, les associations se sont