Menu
Libération
Critique

De Chopin à Ravel, la valse amoureuse de Kovacevich.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mars 2006 à 20h44

Depuis la publication, il y a deux ans, d'une intégrale des sonates de Beethoven, considérée désormais comme la référence, on ne saurait accepter de Stephen Kovacevich que de l'excellence.

Pour son retour dans la capitale, il ne vient pas les mains vides : un nouveau CD, couplant intelligemment les Valses de Chopin et les Valses nobles et sentimentales de Ravel, ainsi qu'un DVD tout aussi notable le montrant dans deux sonates et deux Bagatelles de Beethoven, puis deux Lindler de Schubert.

Chopin est le grand amour du pianiste, californien de naissance et londonien d'adoption depuis 1959, à la suite de l'invitation de la pianiste Myra Hess. Enfant, Kovacevich préférait Chopin à Beethoven, qu'il trouvait «horrible». Il persiste même aujourd'hui à penser que ses Mazurkas sont «la plus belle musique jamais écrite, et pas seulement pour le piano». Autant dire que cette passion s'entend dans les Valses, que Stephen Kovacevich restitue avec une souplesse et une sensualité uniques.

La difficulté technique des pièces exige un sens du contrôle supérieur, qui laisse généralement peu de temps pour timbrer, d'où le caractère droit et classicisant de nombre d'interprétations. Les Valses de Kovacevich sonnent non seulement avec une éclatante franchise de couleurs, mais chantent et dansent avec spontanéité et vigueur. Aguerri à la sauvagerie des Polonaises, comme à la délicatesse mélancolique des plus tendres sonates, le pianiste rappelle, avec ces Valses, que la fraîcheur d'interprétation s'a