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Libération

La country d'Owens allait pleins tubes.

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Le musicien américain, qui a signé des succès comme «Act Naturally», est mort à 76 ans.
publié le 27 mars 2006 à 20h44

Los Angeles correspondance

Merle Haggard a beau avoir tenu la basse pour lui trois mois juste à sa sortie de prison, et même trouvé le nom du fameux orchestre les Buckaroos, ce n'est pas lui qui a mis Bakersfield sur la carte de la country music, mais Buck Owens. Et si le nom de cette petite ville agriculturo-pétrolifère de Californie évoque surtout le «rebelle» qui a défié Nashville, avec ses attitudes et ses abus de drogues, c'est le père tranquille de la country, qui tient son prénom d'un mulet, qui possédait la ville : une bretelle du Highway 99 donne directement sur Buck Owens Boulevard, qui vous mène au Buck Owen's Crystal Palace, où, pour cinq dollars l'entrée, vous pouviez encore, en 1997, entendre Owens triturer deux fois par semaine sa fameuse Telecaster et chanter ses succès avec ce qui lui restait de langue (partie en 1993 à cause d'un cancer à la gorge). Il possédait également un studio d'enregistrement et la moitié de la ville ­ pas pour rien que les autochtones l'appellent «Buckersfield».

Transplanté. Celui qui, dans les années 60, a défié, non l'éthique ou l'esthétique de Music City, Tennessee, mais son économie, s'est éteint vendredi, à l'âge de 76 ans. Même si les Américains l'ont surtout connu pour la navrante émission de télévision Hee Haw, où il a joué les ploucs pendant des années, Owens était tout sauf un idiot. Natif du Texas, mais transplanté tout bébé par ses parents à Mesa, Arizona (en tacot, comme les Joads des Raisins de la colère de Steinbeck), Al