Un adolescent nu, le corps entièrement couvert de sang chaud et poisseux, avance le regard muet à travers une forêt printanière : c'est par ces images hallucinées que débute Shallow Ground, bizarrerie américaine, écrite, produite et mise en scène en 2004 par l'inconnu Sheldon Wilson dont c'est pour l'heure l'unique réalisation cinématographique. Titré en français l'Ecorché, ce petit film d'horreur, venu de nulle part mais se démarquant heureusement du reste de la production formatée, est aujourd'hui édité «directement en vidéo» même s'il aurait mérité l'honneur d'une diffusion en salles. Qu'importe, tourné sans moyen ce qu'il cache très bien , l'Ecorché devrait enthousiasmer les fans du genre lassés des produits archi-prévisibles. Sans être vissé de tous les côtés, le scénario est suffisamment étrange et original pour accrocher les plus blasés. Paradoxalement les meilleurs moments du film sont ceux où sa forme est la plus libre, Sheldon Wilson ne craignant pas d'être confus et de déstabiliser le spectateur, ce qu'aucun film de genre, a fortiori américain, ne se permet aujourd'hui. On en finit même par regretter que l'histoire retombe sur ses pattes. L'autre bonne idée, comme le remarque un des acteurs dans le making of, est de faire du sang qui coule énormément dans l'Ecorché un personnage à part entière. On n'a pas vu, ou plutôt senti, autant l'hémoglobine depuis Evil Dead ou les premiers films de Peter Jackson, mais elle n'a pas ici le statut habituel du cinéma gor
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