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Libération
Critique

Second souffle de la soul en France.

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La musique noire américaine des années 60-70 suscite l'engouement des jeunes.
publié le 31 mars 2006 à 20h46

Sur le devant de la scène, des jeunes filles comme à peine sorties d'une manif anti-CPE trépignent devant les chorégraphies des Temptations. Même s'il ne reste plus qu'un seul membre originel, Damon Harris, les cinq aïeuls dans leurs costars blancs à paillettes séduisent la jeune génération, qui redécouvre leurs classiques doo-wop, Just My Imagination ou le fameux Papa was a Rolling Stone. Au fond de la salle, les quinquas réclament leurs titres préférés, plus pointus, râlant de voir leurs idoles se contenter de satisfaire les fillettes du devant.

Messages. Les artistes de musique noire des années 60-70 connaissent aujourd'hui une deuxième carrière. Leur rhythm'n'blues et leur funk ont conquis une génération gavée de hip-hop, house ou R & B. Ce mois-ci, deux festivals se consacrent à cette musique ; et une exposition sur les Black Panthers à la galerie B.A.N.K rappelle son contexte politique et social.

Le fameux slogan sixties «Black is Beautiful» se conjugue au présent, via un public novice en quête de messages. Selon Juan, animateur sur la radio parisienne Generations et patron du label Hi & Fly, cela n'a pas toujours été le cas. «Dans les années 90, quand on avait moins de 30 ans dans un concert soul à Paris, on se sentait perdu. Aujourd'hui, on récolte le fruit du travail des collectionneurs de vinyles, des DJ qui ont incité les maisons de disques à sortir leur back-catalogue en compilation... A côté de cela, le public s'est aguerri en écoutant des radios comme Nova, mais