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Libération

Un cas d'espace

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publié le 31 mars 2006 à 20h46

Rue de Bagnolet, le merle a changé de branche. Trouvant refuge dans un ancien garage, cette librairie a déployé ses ailes : plus de 300 m2 vont abriter bientôt 35 000 volumes. Quatre mois de travaux ont su faire d'un atelier de mécanique un lieu où le livre respire. Les toits pentus du hangar, leurs vasistas, la charpente en bois, sont toujours là. La salle beaux-arts garde heureusement sur ses murs les traces de ce qu'elle fut : une salle de peinture automobile.

Avec un minimum d'espaces cloisonnés, l'endroit peut faire penser à une librairie-loft : au gré d'une petite pente où résonnent les pas, à droite, à gauche, les rayons se déclinent en autant d'îlots aux tables hautes. Pas de doute : ici, le plaisir de déambuler est comme naturel. Le plaisir de la halte, aussi, appelée par un canapé rouge ou une table blanche, ronde, proche de celles du jardin. Les parents pourront feuilleter à leur guise quand les enfants improviseront des parties de cache-cache avec les livres.

Posés sur des nouveautés (legs d'un client qui n'aime pas ranger ? Livres en cours de classement ?), quelques livres forment un drôle d'ensemble : le Journal de Nijinski en poche, l'Introduction au cinéma de Guy Debord d'Antoine Coppola (Sulliver), les Entretiens d'Andy Warhol (Grasset). Non loin, le rayon bande dessinée conseille plus d'une vingtaine de titres. Parmi ceux-là, le drôle Petite histoire du grand Texas d'Otto (Flblb) ou l'inquiétant et culte V pour Vendetta (Delcourt) : noirceur, atmosphère angla