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Libération

Au bon Beur

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publié le 14 avril 2006 à 20h55

Une petite bourrée pour rétablir la paix civile ? Grâce à Patrick Sébastien, les Français vont arrêter de dire (ou penser) du mal des Arabes (et des Noirs). Ces jours-ci, le Jean-Pierre Rives de l'humour des samedis soirs se sent investi d'une mission : devenir un ambassadeur antiraciste auprès des Gaulois xénophobes les plus récalcitrants. Un peu comme Adriana Karembeu en campagne pour la Croix-Rouge. La nouvelle vocation de Pat prend la forme d'un surréaliste single intitulé Bleu Blanc Beur, sorti ces jours-ci. En beauf assumé du Sud-Ouest, il découvre l'existence d'une France différente, métissée, multicolore. Quelques années après Luciano Benetton, c'est vrai, mais il dirait : «Vieux motard que jamais». Il livre un hymne d'amour à la France chamarrée des «quartiers». Début de refrain : «J'aime les couleurs de mon pays bleu blanc beur.» Quelques années, c'est vrai, après le passage du bus de l'équipe de France de football. Patrick veut parler à hauteur de comptoir. Notre casque d'or national se raconte un destin de casque bleu. Une force d'interposition baloche entre Sarkozy et la «racaille». «Lâche ton briquet, lâche ton Kärcher, chante-t-il. Un p'tit peu de respect des deux côtés de la barrière.» Jusqu'ici (presque) tout va bien. Pat pousse même l'autodérision jusqu'à se caricaturer en franchouillard hairbrushé. «Moi l'blond peroxydé/ le mec qui passe à la télé.» Seulement, ça se gâte à la deuxième phrase du refrain. Puis à la troisième. Puis tout son gentil concept Uni