L'armée française prépare sa nouvelle collection de vêtements et ce sera sans doute une petite révolution dans l'univers du treillis national. Au moins visuellement. Dans une caserne de Rambouillet et sur le plateau de Satory (Yvelines), les «stylistes» militaires planchent depuis des mois sur de nouveaux coloris et de nouveaux motifs de bariolage qui habilleront tous les corps d'armée. «Nous allons passer du tachisme au pointillisme», résume Louis Le Roux, ingénieur textile au Commissariat de l'armée de terre, l'ancienne intendance.
Le futur treillis de l'armée dont l'adoption n'est pas encore définitive abandonne les grandes taches de couleur au profit de petits points multicolores. Si ce nouveau modèle ne suscite pas une levée de bouclier chez les responsables politiques, le treillis français ressemblera beaucoup à celui de l'armée allemande. Pour une raison simple : c'est le meilleur, c'est-à-dire le plus camouflant qui soit. Une découverte que l'on doit à la Wehrmacht vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un héritage pas toujours facile à porter.
Noir, c'est trop noir. Le treillis actuel de l'armée française date, lui, de 1993. Son bariolage est formé de grandes taches de quatre couleurs : beige, noir, vert et marron. Ces teintes sont inspirées des couleurs de la forêt de Fontainebleau à la belle saison. Son adoption, au lendemain de la guerre du Golfe, a marqué la rupture avec l'armée de la guerre froide et son treillis monocolore dit «vert-Otan». Et son arrivée