«Devos, c'est notre mère à tous !» a dit Jamel Debbouze. Parmi ses nombreux fils putatifs, l'auteur de la Mer (démontée, remontée...) devra compter avec le slammeur Grand Corps malade. Notamment son virtuose Ma tête, mon coeur et mes couilles. Signé par Virgin, médiatisé partout, Fabien, alias «Grand Corps malade», s'est ainsi baptisé pour une claudication héritée d'un accident de piscine. Qui lui fait ressembler de loin à Fred Mac Murray dans Double Indemnity de Billy Wilder. A première ouïe, il ne partage pas grand-chose avec l'humour essoufflé du chansonnier. Et pourtant. Entre le sketch de stand up comedy et le monologue mélancolique de rap, il emprunte de façon troublante à l'humour «ni queue ni tête» de Raymond Devos (Gros Corps malade). C'est l'histoire de l'universelle querelle intestine qui pourrit la vie de l'homme. «Le corps humain est un royaume où chaque organe veut être le roi», résume-t-il. Tout va pour le mieux jusqu'à ce qu'il tente de «pécho cette brune». Là, la tension, l'hésitation, l'indécision atteignent leur comble. «Mes couilles sont motivées/ Mais y en a une qui veut pas/ Ma tête a dit à mon coeur qu'elle s'en battait les couilles/ Si mes couilles avaient mal au coeur et qu'ça créait des embrouilles/ Mais mes couilles ont entendu et disent à ma tête qu'elle a pas de coeur/ Et comme mon coeur n'a pas de couilles, ma tête n'est pas prêt d'avoir peur...» Evidemment, sans le live, on perd «l'effet de son». Mais l'extrait laisse voir des ressorts poéticom
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