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Libération

Domaines préservés

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publié le 12 mai 2006 à 21h12

Entre Beaubourg et les rues les plus agitées du Marais, depuis vingt ans, entre déménagements et réaménagements, la librairie Les Cahiers de Colette s'est fait une réputation. François Bon le dit amicalement, c'est une «une boîte aux lettres» pour nombre d'auteurs. «Signer chez Colette, c'est un rituel.» En quinze jours, six écrivains viendront présenter leurs livres. Hier, Nadine Vasseur pour Je ne lui ai pas dit que j'écrivais ce livre (Liana Levi), ce soir, Christophe Girard avec la Défaillance des pudeurs (Seuil), avant Emeline Landon et Nathalie Léger. Derrière de belles vitrines, deux grandes pièces et leurs recoins accueillent un fonds soigné. La première est dévolue à la littérature, la seconde aux autres domaines : esthétique, psychanalyse et philosophie. On découvre l'essai de Philippe Porret sur Joyce McDougall (Campagne première), le dernier essai de Judith Butler, Défaire le genre aux «démocritiques» éditions Amsterdam, l'Histoire du Premier Mai de Maurice Dommanget (Le Mot et le reste). Sur un même coin de table, Anti-yé-yé de Patrick Eudeline (Denoël), des entretiens avec Lalo Schiffrin (Rouge profond), une étude de Guillaume de Sardes sur Nijinski (Hermann).

Un panneau juxtapose des photos d'auteurs : Clarisse Lispector, Gabrielle Wittkop, Richard Brautigan. Un homme étrange, livre à la main, bandeau japonais sur le front, semble faire un jogging sur place. De temps en temps, il jette un oeil inquiet derrière lui, comme si des coureurs étaient sur ces talons.