Au siège de sa maison de couture, rue du Faubourg-Saint-Martin, Jean Paul Gaultier explique sa deuxième collaboration avec Madame Louise Ciccone.
Discussions.
«Pour mes défilés, je construis ma propre histoire, alors qu'avec Madonna j'entre dans la sienne. En même temps, j'ai toujours fait des cavalières, le disco est assez proche de moi, les punks pas trop. C'est un peu comme mon travail avec Almodovar : c'est intéressant d'avoir des cadres, il faut juste s'assurer que la liste des choses à respecter n'est pas trop longue.
Il faut que j'aie du plaisir à faire ce genre de travail. Des fois, on n'était pas d'accord. Pour le disco, j'avais imaginé un côté Las Vegas assez rigolo. Elle tenait plus à l'allure Abba, avec des couleurs que je n'aime pas trop, le violet et le blanc par exemple. J'avais plus envie d'extrapoler sur l'époque et le groupe. A l'arrivée, ça fait un peu Eurovision (rires). L'idée du Travolta disco, c'est moi qui l'ai eue mais elle y avait pensé aussi. Elle aime se projeter sur des personnalités. J'avais même imaginé «déguiser» ses choristes en clones de Donna Summer, Cher et Village People. Ça ne lui a pas plu.
Des solutions pour chaque détail.
Madonna est d'un professionnalisme qui va au-delà du surpassement. Je n'ai jamais vu ça, chez quiconque. Tous les danseurs sont présents de 9 heures à 21 heures, week-end inclus. Madonna arrive à 13 heures, après avoir vu ses enfants, bien sûr, et sa manageuse secrétaire qui lui soumet toutes les questions de l'entourage recueillies la veille au soir. Dans les répét