Avec un nom pareil, on se dit : méfiance. Transversal ? Et pourquoi pas Mise en abyme ou Rhizomes ? Le restaurant du MAC/VAL, si l'appellation annonce bien la couleur, a de quoi faire peur, que pourrait-on bien y servir ? Du steak de kangourou croisé à de l'autruche ?
Abstraction. En attendant le fooding de replicant, ce nouveau lieu créé par Benjamin Pelletier, le gérant, ancien producteur d'événements culturels, et Gilles Stassart, le directeur artistique, toujours critique gastronomique à Beaux-Arts magazine, propose une cuisine «de produits bruts», à savoir «très peu cuisinés», selon les mots du D.A. Une coquetterie, allez réussir ce fondant de navet (5 euros) d'une moelleuse abstraction ou encore ces Fontenay écrasées à la fourchette au beurre noisette (4 euros), d'une simplicité redoutable. Il faut dire que dès l'ouverture en fanfare à l'automne, on avait eu un avant-goût de la cuisine à quatre mains des chefs, Laurent Chareau, ex du Café des délices de Gilles Choukroun, et Iñaki Aizparte, ancien chef de La Famille : au menu du cocktail, des lanières de boeuf givrées, et servi dans des petits verres, un duo marron et crème, non, pas du chocolat liquide, mais du boudin noir purée. Aujourd'hui, Iñaki a repris le Chateaubriand, dans le XIe, et c'est un jeune cuisinier globe-trotter, ancien du Crillon, Guillaume Rouxel, qui est venu rejoindre Laurent Chareau aux fourneaux. Le goût de l'innovation facétieuse demeure : au lieu d'un radis beurre, plus chic, pr