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Libération
Critique

Cyan pour cent perturbateurs

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publié le 26 mai 2006 à 21h21

Mais qu'est-ce que «Cyan» ? En français, c'est ce bleu (violet) si profond. Avec ce signifiant coloré en tête, on ne fait pas fausse route pour se diriger vers le travail du collectif de graphistes berlinois, Cyan. La couleur, sur leurs affiches ou leurs publications, exulte, jusqu'au fluo. Pourtant, leur nom de code correspond à l'abréviation de la formule chimique du gaz toxique Cyanogen, un composé de carbone et d'azote. D'alchimie toxique, leur graphisme en déborde aussi, entre un jeu aux limites de la lisibilité et une rigueur dans la composition.

Désintoxication visuelle.

Pour plonger dans leur monde à l'apparent inconfort, deux expositions se complètent, de Chaumont (Haute-Marne) à Paris. Au Festival international des affiches, on peut confronter leur désintoxication visuelle avec celles de quatre autres collectifs berlinois (Libération du 16 mai). A la galerie Anatome, grâce à cette première exposition monographique en France, on zoome plus particulièrement sur cette équipe. Fondé à Berlin-Est en 1992 par Daniela Haufe (née en 1966) et Detlef Fielder (né en 1955), le groupe s'est élargi au début des années 2000 à Katja Swalenberg et

Julia Fuchs.

A Anatome, même question récurrente face à tout accrochage d'affiches. Ces posters ont toujours été des commandes, ici pour «Die Freunde guter Musik» (Les amis de la bonne musique) ou la compagnie de la chorégraphe Toula Limnaios. Des messages livrés dans la rue, un à un, au fil des spectacles. Pourquoi les «exposer» comme des «p