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Libération

De rubriques et de broc

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publié le 26 mai 2006 à 21h21

Dimanche, quartier d'Aligre, chacun pousse le chariot du marché. A l'angle de la rue de Prague et de la rue Emilio-Castelar, depuis bientôt trente ans, la Terrasse de Gutenberg tient toujours tête. Les belles vitrines aux boiseries vert fané abritent de nombreux livres. Les vingt-cinq ans des Cahiers du cinéma y sont fêtés : près du Naruse de Jean Narboni, fraîchement paru, une photo de Cannes, le 4 mai 1955, où des mains dont celles de Jean Cocteau portent en triomphe Jean-Pierre Léaud encore à l'âge des Quatre Cents Coups ; un beau portrait de Jean Rouch surplombe le dernier essai de Jean-Michel Frodon, Horizon cinéma. Une autre vitrine abrite un bric-à-brac qui entend fêter par avance les mamans : du thé «taille de guêpe», des peintures originales d'Alain Chiche (auteur de livres jeunesse récemment reçu) entourent quelques catalogues d'exposition, dont Bonnard (Paris-musées) ou Picasso/Dora Maar (Flammarion).

Dès l'entrée, des voix s'échappent du sous-sol : en cette matinée, comme chaque dimanche, on dispense un cours de théâtre. Il est encore tôt, ce n'est pas l'heure de pointe qui verra poussettes et Caddies, bambins et poireaux jouer des coudes. Des tapis disparates, des tables en bois, massives, veillent à l'occupation des sols. Une pile du Ravel de Jean Echenoz, les volumes de la nouvelle collection de poche des éditions Bourgois («Titres») dont le Picasso de Gertrude Stein, deux textes d'Arno Schmidt (Tristram), sur la table littérature. Au bout du long comptoir de c