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Libération

Rallumer Lordi

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publié le 26 mai 2006 à 21h21

Un jour, Greil Marcus se penchera sérieusement sur les conséquences épistémologiques de la victoire de Lordi à l'Eurovision 2006.

En attendant, il faut revenir de toute urgence sur le style de ce groupe de heavy metal finlandais. Le plus customisé du moment. Le plus controversé aussi. Dans l'histoire de l'Eurovision au moins. Jugez plutôt. Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque a aussitôt qualifié Lordi de bande de «monstres» et de «satans».

Deux groupes conservateurs grecs, l'Union des femmes scientifiques et le Centre de coordination de l'hellénisme, ont réclamé son élimination pure et simple avant le concours. Heureusement, leur ville d'origine, la capitale de la Laponie et patrie du Père Noël, donnera leur nom à une place du centre. Pourquoi tant de violence et passion sauvage ? Pour résoudre cette nouvelle énigme média-mythique, revenons à l'instant décisif de leur apparition mondiale. «Arrêt sur images» à la Schneidermann. Ou revue détaillée façon nouveaux Inrocks dans leur rubrique «Style». Si Lordi sidère son monde, au premier comme au vingt-huitième degré, ce samedi soir 20 mai, c'est avant tout pour leur look et leur son. Transgression de la traditionnelle doxa eurosoupe. Autant Marie «Comme un enfant» Myriam ou Virginie Pouchain incarnaient la candidate typique de l'Eurovision. Soit une figure masse culturelle de la sainteté, chantant guimauve oecucuménique. Autant les affreux Lordi représentent exactement l'autre bout du spectre. Soit un gloubigoulga satano-métalliq