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Libération
Critique

Babx, la chanson au large

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Autour d'un premier album et d'une série de concerts parisiens, rencontre avec un jeune artiste collectionneur d'influences et d'univers étoffés.
publié le 30 mai 2006 à 21h23

Interlope.

L'ombre trop grande de Léo Ferré a à peine fini de planer sur Quand tu m'embrasses ou Tes lèvres, qu'une ambiance world enveloppe Kamikaze, avant que telle autre composition n'évoque lointainement la théâtralité interlope d'un Jean Guidoni. Voire Arthur H, ou Bertrand Cantat. Et ainsi de suite. Total, là où d'aucuns s'y perdraient, on en vient à tomber sur une singulière personnalité.

Ce qui est vrai sur disque (album sorti au début du printemps) l'est au moins autant sur scène. Où Babx défend crânement sa chance dans le cadre d'une «aventure collective fondée sur la notion de partage», avec guitariste, bassiste et batteur. A l'Européen, salle circulaire de la place de Clichy, pendant trois semaines, il secoue sa tignasse entre piano et micro. Et même si le tourneur à vu grand (les 400 sièges ne sont pas tous occupés), le courant passe manifestement avec l'assistance.

Pourtant, à peine recensé, Babx cogite déjà : «Il arrive que cela ne me semble pas du tout naturel, de se répéter quotidiennement, jusqu'à frôler le sentiment d'escroquerie. Et puis parfois, à l'inverse, je me sens très à l'aise, je sais ce que je fais là. Mais j'ai quand même peur des automatismes. Dans l'absolu, j'aimerais pouvoir proposer un spectacle différent chaque soir, adapter le répertoire en fonction du lieu, du public. D'ailleurs, mes influences sont complètement éclatées. Je suis un fou de musiques improvisées et la chanson est survenue un peu comme un heureux accident.»

Malgré son jeune âge,