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Interview

«Le confort ? Un oreiller avec une taie»

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publié le 2 juin 2006 à 21h39

Pascal Mourgue travaille en «partenariat intelligent» pour Cinna depuis 1994. Ce designer, né en 1943, issu d'une famille d'artistes et de dessinateurs depuis cinq générations, est le frère d'Olivier Mourgue, un des designers phares des années 1960-1970. Formé à l'école Boulle, puis diplômé des Arts-Déco, il a d'abord exprimé son «engagement politique», d'emblée intéressé dans les années 70 «par l'usine, les techniques. On reniait l'esthétique». Il travaille pour les écoles, les hôpitaux, les lieux collectifs «délaissés par le design».

«Je n'ai pas changé. L'esthétique n'est pas suffisante pour créer un produit. Face à la superproduction, je me pose toujours la question : "Un nouvel objet, à quoi ça sert ?"» Quand Michel Roset lui demande d'imaginer un canapé confortable, cela ne lui donne pas envie. L'idée du confort lui évoque d'abord un couple bien assis, qui s'ennuie. «Mais si je pense au confort autrement, je vois un oreiller avec une taie.» Ainsi est né le Câlin, énorme oreiller d'1,20 mètre sur 1,20 mètre, replié. Changement de hauteur, de largeur du canapé. Succès de l'entreprise. «Et si on n'a pas de place chez soi, j'offre quand même un gros fauteuil, pour une petite vie. Aux autres, je propose ce que j'aime pour moi. Un meuble, ça doit être comme un vêtement, on l'essaie, on doit se sentir bien. J'étudie les déplacements de la vie quotidienne, pour des pièces à géométrie variable.» Mourgue projette un meuble intitulé My private computer. Une sorte de secrétaire «ma