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Libération

Reconstitution hystérique

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publié le 2 juin 2006 à 21h39

Découvrir il y a quelques semaines la bande-annonce du Marie-Antoinette de Sofia Coppola fut littéralement un «coup au coeur». En particulier, l'exhumation inattendue de Ceremony, dernière chanson de Joy Division, reprise par New Order après le suicide de Ian Curtis en 1980. Etrange retour de refoulé new wave au milieu des tunnels de pubs MK2. Subliminal message clairement ciblé sur la mélancolique génération X : le film que vous irez voir ­ c'est un ordre de New Order ­ vous fera oublier : 1) Mauvais Sang de Leos Carax et la course éperdue de Denis Lavant sur Modern Love de Bowie ; 2) Fight Club de David Fincher, et son hymne Where's my Mind ? des Pixies ; 3) les clips en dentelles de Laurent Boutonnat pour Mylène Farmer, si d'aventure vous faisiez perfidement la comparaison. Marie-Antoinette est sorti en salles. Sifflements et critiques ont suivi la projo à Cannes, souvent autour du caractère anachronique ou fashionistique des morceaux choisis (The Cure, Bow Wow, Aphex Twin...). Chacun ira vérifier sur pièce. Copine Sofia a-t-elle utilisé New Order à bon escient ? Ou à la façon démagogique de Queen dans les spots Evian ? Au milieu du film, dans les salons et jardins de Versailles, c'est l'anniversaire de Marie-Antoinette (Kirsten Dunst). On joue aux dés. On danse sous perruque. On rit sous cape. Le champagne coule à flots. La séquence dure juste le temps de Ceremony, seul titre à se déployer dans sa longueur originale. Coppola lui a réservé une attention particulière. Comm