Si le libraire n'a pas toujours un corps d'athlète, beaucoup seraient surpris de découvrir de quelle part de manutention se compose ce métier. Ce matin-là, à Tours, le libraire présent, entre un conseil, un renseignement téléphonique, ne cessait d'effectuer de rapides allers-retours entre une réserve et sa caisse, les bras chargés de livres, tâchant de reconnaître de nouveaux arrivages. Parfois, le libraire a des aides inattendus : ses clients. Quand cette librairie déménagea en 2002, pour occuper un nouvel espace trois fois plus grand, ces fidèles facilitèrent le changement : l'un d'eux, qui travaillait la nuit, vint même directement de son travail en cyclomoteur, rapporte un autre, l'écrivain François Bon.
Affinités singulières. Ouverte depuis 1994, la librairie Le Livre, à Tours, est un lieu de référence. Littérature, poésie, théâtre, critique littéraire, philosophie, beaux-arts : une suite de domaines dans lesquels le choix est remarquable. Partant d'affinités singulières, tranchées (Maurice Blanchot, Georges Bataille...), il y a ici la volonté de regrouper l'exhaustivité de l'oeuvre de nombreux auteurs. Claude Louis-Combet, Matthieu Bénézet, par exemple, sont ici présents comme nulle part ailleurs l'amateur trouvera même les volumes encore disponibles de ces auteurs chez Flammarion.
De même, le catalogue de certains éditeurs occupe une large part de l'espace, au détriment d'autres, absents ou peu représentés. José Corti, Bourgois, Minuit, P.O.L, côtoient de plus jeunes