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Libération

Tuner au cerveau

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publié le 9 juin 2006 à 21h45

Imaginez deux minutes. Soudain, un groupuscule d'auditeurs se révolte. Tels les «millenium people», ces classes moyennes londoniennes déchaînées, du roman de J. G Ballard (Denoël & d'ailleurs), ces ex-accros à la radio brûlent ce qu'ils ont adoré. Saturés de «golden» pourris, d'Ils s'aiment de Daniel Lavoie, ils décident de foutre le feu aux sièges de Radio Nostalgie et NRJ. Dégoûtés par les nouvelles stars académies, même en rupture comme Olivia Ruiz, ces nouveaux émeutiers veulent en finir avec la daube radiophonique. Ecoeurés par Ma philosophie d'Amel Bent, ils hackent les standards. Rendus fous par Génération nan nan de Diam's, ils insultent les hôtesses d'accueil. On assiste à des scènes atroces. Sur l'autoroute A1, une femme branchée sur Europe 2 jette tout à coup par la portière de sa Golf Plus un autoradio Pionneer dernière génération. Selon un psychologue dépêché sur place, elle écoutait le dernier Madonna avant de freiner brutalement. Le sample d'Abba du refrain l'aurait fait pleurer sur la bande d'arrêt d'urgence. Pendant ce temps, Olivier Besancenot dénonce les ravages de la «mal-écoute» dans une interview à Vibrations. Le leader de la LCR propose de faire de l'hygiène sonore une priorité absolue de la gauche unitaire pour 2007. Le site d'observation des médias, Acrimed, critique violemment l'immobilisme du CSA. Lors d'une veille auditive, un militant-journaliste de l'association, Thomas G., a même découvert qu'Air France utilisait pour un spot la musique d'un gr