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Libération
Critique

Un drôle d'epistolier

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publié le 9 juin 2006 à 21h44

Gaston Chaissac (1910-1964) eut un beau-père facteur et une soeur receveuse des postes. Ça tombe bien. Mais, si le musée de la Poste lui consacre actuellement une exposition qui s'inscrit dans sa politique de manifestations temporaires «axée sur l'écrit, les beaux-arts et la diffusion du patrimoine postal», c'est d'abord et surtout parce que l'artiste fut un incorrigible épistolier et qu'il a beaucoup introduit l'écriture dans sa peinture.

Ce double aspect est à l'origine du titre de l'expo, «Gaston Chaissac, homme de lettres», et justifie le sens de la visite indiqué qui, tout au long du parcours jalonné d'environ 250 pièces, mêle des lettres de Chaissac et ses tableaux, collages, dessins. Parmi lesquels, dès le départ, une gouache et collage de papiers peints sur papier, Sans titre, dit Visage rouge, dont fut tiré un timbre édité en 2000.

Quatre à cinq par jour. «Seules mes lettres peuvent me donner la possibilité de peindre un telle (sic) nombre de tableaux. Sans elles je n'aurais jamais obtenus (sic) les matériaux pour leur exécution et mon art serait dans le lac. Je continue d'être l'un de ceux qui peignent le plus quoique étant sans le sous et ce sont mes lettres qui ont produit ce miracle», écrit Chaissac dans un courrier à Jean Paulhan, daté de 1949. Et des lettres, l'artiste en a écrit des tonnes, plus de trente mille au rythme de quatre à cinq quotidiennement, à quelque deux cents correspondants répertoriés à ce jour.

Vingt d'entre eux ont ici été retenus, aussi bien