«Cristobal Balenciaga, grand maître de la haute couture, est la star de la mode dans les années 50. Contrairement à la plupart de ses confrères, il sait coudre. Il sait aussi couper et peut, grâce à son excellente technique, créer des formes très élaborées.» Le panégyrique n'est pas extrait d'un cartel de l'exposition «Balenciaga Paris», mais de Fashion, une histoire de la mode du XVIIIe au XXe siècle, pavé de 700 pages publié en 2002 (éd. Taschen) par le fameux Kyoto Costume Institute. Vénération révélatrice si besoin était de l'impact de Balenciaga, jusqu'au Soleil levant. Cristobal Balenciaga, né le 21 janvier 1895 à Guetaria (Pays basque espagnol) et mort le 24 mars 1972 à Jávea (Espagne), figure-pivot de la mode, dont on perçoit l'influence, aujourd'hui encore, au détour de maints défilés, mais dont le nom ne résonne pas forcément aux oreilles du grand public.
Gageons qu'avec le parcours imaginé aux Arts décoratifs, autour de 170 vêtements, dont 147 signés du maître et 23 de Nicolas Ghesquière, les pendules seront remises à l'heure, quoique l'intention ne soit pas la leçon. «Cela faisait vingt ans que les Arts décoratifs voulaient consacrer une exposition à Cristobal Balenciaga, explique l'avenante conservatrice et commissaire Pamela Golbin, et, il y a deux ans, j'ai invité Nicolas Ghesquière à participer à cette aventure. Plus qu'une démonstration, cette rétrospective vise à percevoir un univers, une vision moderne, voire futuriste.»
Limpide et spectaculaire. A l'heure o