Comment définissez-vous cette carte blanche ?
L'idée, c'est essayer de partager, de montrer les personnes qui m'influencent, qui comptent pour moi, chacune pour des raisons différentes. Même dans mon travail chez Balenciaga, ce qui m'inspire le plus, c'est le rapport que j'entretiens avec les gens.
Les couturiers parlent toujours de leur égérie ou de leur muse. De l'extérieur, on a du mal à comprendre cette relation...
D'abord, c'est très lié à leur travail artistique. Et puis, sans être trop mystique, j'ai l'impression qu'on se reconnaît. Dans certaines collections, j'ai d'ailleurs lancé des messages pour des gens que je ne connaissais pas encore.
Des messages pour qui ?
Pour Isabelle Huppert, par exemple. J'avais une vision d'elle dans les films de Chabrol et j'avais envie de m'adresser à elle de cette manière-là, en lui envoyant des signes à travers mes collections. A une époque, j'avais ce penchant un peu pervers pour le mauvais goût bourgeois. On a fini par se rencontrer. Et finalement, j'ai été jusqu'à l'habiller dans un film de Chabrol.
Faut-il forcément habiller des filles célèbres ?
Oui... Ne serait-ce qu'à cause de la presse people. Qu'elle soit de bonne ou de mauvaise qualité, elle influence la mode. Beaucoup plus qu'il y a trois ou quatre ans. Et beaucoup plus que les journaux de mode traditionnels. Evidemment, le jeu est de s'entourer de personnalités qui correspondent non seulement à une image, mais à ce que l'on est, à ce que l'on aime. Il faut leur correspondre auss