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Critique

Bonjour Mudam

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Après quinze ans de polémiques et de reculs, le musée d'art moderne Grand-Duc Jean a ouvert dimanche à Luxembourg. 9000 m2 signés Ieoh Ming Pei.
publié le 4 juillet 2006 à 21h50

Sur les vestiges de l'ancien fort de Thüngen, surplombant la vieille ville de Luxembourg mais dominés par la récente place européenne du Kirchberg, miroitent des clochetons de verre. Comme de plates redondances des clochers caractéristiques de la cité, et en clin d'oeil aussi aux Dräi Eechelen (Trois glands) de la forteresse. Ils coiffent l'ouvrage de l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, ses grandes façades monochromes de pierre blanche et ses plans inclinés de verre. A coup sûr, ces clochetons vont devenir l'image identitaire du tout nouveau musée d'art moderne Grand-Duc Jean, plus brièvement nommé Mudam, qui a ouvert dimanche son portail au public.

Fondation. Tout nouveau, ce musée ? «L'ouverture commence par son vingtième anniversaire», commente au contraire François Biltgen, ministre de la Culture (1). Car si le Mudam est encastré dans le passé luxembourgeois ­ c'est d'ailleurs ce qui a intéressé Pei d'«harmoniser le passé de Vauban et le futur» ­, il déroule une longue histoire chaotique. Le musée est né en 1987, sous le gouvernement de Jacques Santer, qui décide la création de la fondation Grand-Duc Jean. Mais s'en suivront nombre d'acteurs, et quinze ans de reculs, de polémiques, de procès, l'architecture et l'art contemporains se heurtant au patrimoine militaire.

Arrive Marie-Claude Beaud en 2000 (lire-ci contre). Nommée directrice de la préfiguration du musée, elle déploie le projet : «Le processus de production, v