Vinz et Angelino sont de jeunes losers comme il en existe tant d'autres à Dark Meat City. Le squelette au crâne enflammé et son acolyte à la bouille charbon squattent une chambre d'hôtel miteuse truffée de cafards voraces dans un quartier latino qui craint. Leurs journées se traînent entre zapping télé, matchs de catch mexicain dont ils raffolent, petits boulots foireux et considérations pseudo métaphysiques. Ils sont les (anti)héros de Mutafukaz, un projet que Run, 30 ans, graphiste excentrique aux univers enluminés, cajole depuis des années et qui a bien failli devenir une Arlésienne. Ses premiers traits de Rotring, il les esquisse en octobre 1998, aux Beaux-Arts à Nancy, puis met le projet en veilleuse lorsqu'il devient directeur artistique chez les Lillois de TeamChman. Il réussit tout de même à monter un pilote animé qui a fait le tour du monde des festivals d'animation, couronné d'une nomination à Sundance en 2003. Il vient d'achever le premier tome de la BD, les héros devront sauver l'humanité des griffes de gangs, lutteurs mexicains et Machos, des entités cosmiques vicieuses qui menacent d'envahir la planète. Elle est présentée en avant-première à la «Japan Expo», ce week-end (1).
Comment le projet est-il né ?
Il y a d'abord eu une petite BD noir et blanc, mal foutue et improvisée quand j'étais étudiant. Puis j'ai été embauché comme directeur artistique chez TeamChman où j'ai appris Flash, et j'ai voulu pousser ce logiciel à fond... A l'époque, il n'y avait sur le Net que des petites anim