L'an dernier, on avait déjà vu le Bazar du homard à Avignon sous forme de Needlapb, une sorte de travail en cours, d'atelier-laboratoire, en direct. Cette année, c'est à peu près le même spectacle délesté, mais il s'agit d'une création. Deux fois, c'est peut-être un peu trop. Présenté comme un Needlapb, le dixième de la Needcompany, le Bazar avait le charme des essais non transformés. La deuxième livraison plus calée est nettement moins amusante, d'autant plus que le texte de Jan Lauwers (ed. Actes Sud) n'est guère consistant. Ecrit dans les chambres d'hôtel, la télévision branchée, il est comme, le dit son auteur, teinté de «réalisme cynique et de sentimentalité romantique».
Il raconte la tragédie d'un homme, Axel, brisé par le chagrin causé par la mort accidentelle de son fils. Cela commence rue de Flandres, dans son restaurant préféré, le Bazar du homard. Là, à cause de la maladresse d'un serveur, sa vie à laquelle il voulait mettre fin va basculer et s'accélérer. Il va falloir suivre le bonhomme dans ses délires ou ses plates réflexions, avec, en projection sur écran et en flash-backs, les scènes qui pourraient narrer le drame. Le Needlapb, avec son défilé de personnages loufoques, passa sans trop nous captiver (Libération du 20 juillet 2005). Mais le homard 2006 est bien plus dur à digérer, avec son goût de réchauffé.
La Poursuite du vent, également de la Needcompany, ne laissera pas non plus un souvenir impérissable. Le livre éponyme de