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Libération

Avignon sans coup de théâtre

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La 60e édition s'est conclue avec «l'Enigme Vilar», évocation du père fondateur par Olivier Py.
publié le 29 juillet 2006 à 22h06

Avignon envoyé spécial

Une longue ovation, comme la cour d'honneur en connaît peu : c'était jeudi vers minuit, pour la clôture officielle du soixantième festival d'Avignon (le off jouant les prolongations jusqu'à dimanche), à l'issue de l'unique représentation d'un hommage à Jean Vilar, fondateur de la manifestation en 1947. A l'entrée, certains avaient pourtant manifesté leur désarroi, une banderole dénonçant un prix des places (36 euros), jugé contradictoire avec l'idée de théâtre populaire. Pas de quoi gâcher la fête de ceux qui se pressaient sur les gradins. Ce qui devait être une simple lecture de textes par des acteurs réunis par Olivier Py, s'est transformé en vrai spectacle, d'autant plus remarquable dans la forme qu'il a été répété en moins de trois semaines.

Héritier? Py n'a pas craint de donner corps et voix à l'icône : Philippe Girard interprète l'acteur-metteur en scène à la veste bleue, sans courir après l'identification, et finalement plus proche, par son sens de l'emphase, de l'autre grand fantôme de la cour d'honneur (et son presque homonyme inversé), Gérard Philipe. Porteur d'une certaine mémoire de grandiloquence, Girard est aussi homme de défi : durant près de deux heures, il restitue une somme de textes de Vilar, certains connus (sur le théâtre de «service public»), d'autres plus inédits. Face à lui, Py fait surgir des figures (Sartre, Malraux, Anouilh, Char, Giono, Camus, Genet...), dont beaucoup interprétées par Michel Fau, autre acteur fétiche du direc