envoyé spécial à Salzbourg
Composé pour le mariage de l'archiduc Ferdinand d'Autriche et de la princesse Béatrice d'Este de Modène, Ascanio in Alba fut commandé par la cour impériale de Vienne à Mozart, sur conseil du comte Karl Joseph von Firmian, Autrichien établi à Milan et gouverneur de la Lombardie. Ce dernier avait déjà commandé au prodige Mitridate, re di Ponto, qui avait enchanté Milan pendant le carnaval, et mettait désormais à sa disposition le plus fastueux orchestre dont il disposera jamais, avec rien de moins que quarante violons.
Intrigue ironique. De ce mariage purement stratégique, permettant à la dynastie des Habsbourg de régner sur une principauté italienne de plus, et totalement arrangé puisque les futurs époux ne s'étaient jamais rencontrés, Mozart, qui n'a alors que 15 ans, va faire la matière ironique d'Ascanio in Alba, qu'il décrit dans ses lettres comme une sérénade. Certes, le librettiste Giuseppe Parini puise l'intrigue dans l'Enéide de Virgile, mais l'opéra est bien de circonstance : dans un paysage pastoral italien, Vénus descend des cieux pour annoncer à son fils Ascanio qu'il va épouser la nymphe Silvia, descendante d'Hercule. Pour le rassurer quant au succès de ce mariage, Vénus confie à Ascanio qu'elle a envoyé un cupidon modelé à son image visiter Silvia en rêve et que la nymphe en est tombée amoureuse...
Parenthèse stylistique, entre les opere serieMitridate et Lucio Silla,Ascanio in Alba dynami