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Libération

Mort du réalisateur Daniel Schmid

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Le cinéaste suisse, ami de Fassbinder et Ingrid Caven, avait 64 ans.
publié le 7 août 2006 à 22h52

Daniel Schmid était un grand cinéaste en un petit pays, la Suisse. Il est mort dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 64 ans, des suites d'un cancer. On n'avait plus trop de nouvelles depuis 1999, année de la sortie de son dernier film, Beresina ou les Derniers Jours de la Suisse. C'était une comédie noire qui épinglait les travers du pays ­ égoïsme national, étroitesse d'esprit parfois ­ à travers les aventures d'une call-girl russe débarquant dans un pays de cocagne assez montagneux.

Avec Alain Tanner, Fredi Murer, Michel Soutter et quelques autres compatriotes, Schmid a défendu les couleurs d'un cinéma personnel, exigeant. Il a réalisé treize films et mis en scène une demi-douzaine d'opéras, dont I Puritani de Bellini à Genève, en 1995, et Il Trovatore de Verdi à Zurich, en 1996. Né en 1941, Daniel Schmid avait rejoint Berlin-Ouest à l'âge de 19 ans pour y étudier l'histoire, la littérature puis le cinéma. Il s'y lie avec Ingrid Caven et Werner Fassbinder, rencontres qui vont en partie déterminer son univers. Après avoir travaillé pour la télévision, il se fait remarquer avec un premier long métrage, Cette nuit ou jamais (1972), qui évoque une ancienne tradition de Bohême où maîtres et serviteurs échangent leurs rôles pour un soir. Deux ans plus tard, il signe son premier grand film, la Paloma, qui décrit la relation morbide entre un aristocrate et une chanteuse de cabaret sur le déclin (avec Ingrid Caven). Après Schatten der Eng