envoyé spécial à Monaco
Monaco ne rime pas spontanément avec Manhattan, et pourtant... La principauté cultive un tropisme états-unien depuis qu'un de ses princes épousa une étoile tombée d'Hollywood. Et voilà que, pour une poignée de millions de dollars, elle se paye Manhattan, sous la forme d'une méga-expo. Un show démesuré par la surface (4 000 m2). Boulimique par le nombre d'oeuvres (plus de 500) et d'artistes (plus de 200). Arrogant dans ce qui le sous-tend : «L'histoire de l'art contemporain à New York, c'est l'histoire de l'art contemporain tout court», affirme Nancy Spector, conservatrice d'art contemporain au Guggenheim dans le catalogue. Panoramique pour le concept, tous les arts visuels y étant présentés, comme tous les artistes de renom ayant produit entre 1946 et 2006, entre la lettre A (Acconci) et la lettre W (Wool). Grand public, elle fonctionne sur le principe du best-of : une à trois oeuvres par artiste, classées plus ou moins chronologiquement.
Marchandise. Bref, c'est un show vraiment new-yorkais. Les deux commissaires de l'exposition ont d'ailleurs été importés de la Grande Pomme (Lisa Dennison est la directrice du musée du Guggenheim, Germano Celant, le conservateur pour l'art contemporain du même établissement), et nombre d'oeuvres viennent de collections privées new-yorkaises. L'ensemble balaye la myriade de mouvements artistiques qui se sont succédé dans le bas Manhattan, entre Greenwich Village, SoHo, Chelsea, et l'East Village. Ceux-ci