Les 59 photographies de Bert Stern sont exposées au musée Maillol, dans la salle du fond, lieu clos aux allures de crypte. L'ambiance est d'ailleurs bien à la visite d'une chambre mortuaire. Avec les images de la dernière période de la vie de Marilyn la déesse, ou plutôt demi-déesse puisque mortelle.
Bert Stern a l'idée d'une séance de photographies avec la blonde voluptueuse dans l'avion qui le ramène en 1962 de Rome, où il a «mitraillé» Liz Taylor sur le tournage de Cléopâtre, le film maudit de Joseph Mankiewicz. Il se dit que c'est le moment de demander à la plus grande star de l'époque, de poser pour lui, peut-être nue. De proposer ces photos à Vogue, le magazine de mode le plus coté. Vogue donne vite son agrément. D'autant qu'il n'y a pas de précédent. Marilyn n'a jamais participé à ce genre d'aventures. Reste l'accord de la belle. Elle le donne.
Incroyable liberté. Rendez-vous est pris dans une suite de l'hôtel Bel-Air, «l'hôtel le plus secret, le plus protégé, le plus ravissant de Los Angeles», dit Stern. La configuration des chambres «garantit le maximum d'intimité». Ajoutez quelques bouteilles de dom-pérignon 1953 et l'intimité dont rêve Stern est complète. D'où l'incroyable liberté qui a régné sur cette séance. Très légèrement recouverte (en partie seulement) par un voile, voici donc Marilyn. Elle livre beaucoup d'elle-même, le trait d'eye-liner sur ses paupières, la cicatrice que lui a laissée une ablation de la vésicule biliaire,