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Libération
Critique

Charlotte sur un Air de famille

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Pop. Deuxième album de la fille de Gainsbourg avec les deux Versaillais.
publié le 28 août 2006 à 23h04

Vous l'avez tellement vue que vous n'en pouvez déjà plus. A la une depuis le début de l'été, Charlotte Gainsbourg rompt le pacte de sa discrétion constitutive. Et prend le risque que cette surexposition se retourne contre elle en soulignant l'aspect trop parfait de son nouveau casting musical. Vingt ans après l'incesticide objet liminaire Charlotte Forever,5:55 a des airs de produit de synthèse. Ce qu'il n'est que de loin.

C'est en réalité un bon disque, veine classique, sans effusion ni remplissage, une pop léchée avec des lyricsqui donnent une seconde chance aux chansons et ces mixages qui font le bonheur des productions anglo-saxonnes : la voix dans les instruments, ici, guitares et batteries ouatées sixties (légers effets de compression).

Fine fleur. Charlotte Gainsbourg bénéficie de ce qui se fait de mieux en ce moment, avec la joie un peu gênée d'une gosse à qui l'on donne tout avant qu'elle ait à lever le petit doigt. C'est comme ça, injuste, sans effort, quand on s'appelle Charlotte Gainsbourg, c'est le monde qui vient à vous. On est fille d'icônes, d'une Anglaise célébrée à Paris (Jane Birkin) et d'une sorte de Russe blanc, aujourd'hui considéré à l'étranger comme une nouvelle figure existentialiste (Serge Gainsbourg).

Quand on est Charlotte Gainsbourg, c'est Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel qui signent les musiques, Jarvis Cocker les paroles et Nigel Godrich la production. Les deux premiers sont avec Air désormais plus c