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Critique

Willumsen montre l'étendue de sa palette

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publié le 28 août 2006 à 23h04

Le musée d'Orsay, qui a choisi de présenter comme affiche estivale une rétrospective de Jens Ferdinand Willumsen, poursuit ainsi son exploration de la production scandinave à la fin du siècle avant-dernier. Celle-ci nous a valu les découvertes du Danois Vilhelm Hammershøi (1864-1916) et du Suédois Eugene Jansson (1862-1915). Willumsen est leur contemporain de naissance (en 1864 à Copenhague) mais il a vécu beaucoup plus longtemps (il est mort en 1958 à Cannes). Bien qu'il ait passé le plus clair de sa carrière en France, sa notoriété s'y est peu répandue. Sa longévité lui a permis d'enjamber les époques et les styles avec un éclectisme généreux mais marqué par une réelle unité d'inspiration.

Multicartes. Les premières toiles, datées de 1889, témoignent d'un naturalisme qui retient la palette claire des impressionnistes, à la manière de Raffaëlli, qu'il admirait. Puis on passe à Pont-Aven avec des Bretonnes qui pourraient être échappées d'un tableau de Sérusier. Rentré dans son pays, le peintre glisse vers une version danoise de la Sécession. Il pratique la céramique, avec les touches Art nouveau, et de grands paysages rayonnants et symbolistes. Sur quoi, il découvre les expressionnistes de Die Brücke, avec toute la dramatisation nécessaire, avant d'offrir une Venise nocturne et fluo où il n'est pas interdit de voir un écho de De Chirico. Le surréalisme ne lui est pas étranger, comme le montre un autoportrait en homme-tigre planant dans l'éther interstellaire, dans un