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Deauville, american parano

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Le festival débute aujourd'hui sur fond de climat international tendu.
publié le 1er septembre 2006 à 23h08

La géopolitique des festivals de cinéma est un art de stratège de plus en plus complexe. Aucun n'échappe au jeu des alliances et ici aussi la taille ne compte pas. La Mostra de Venise n'a que des ennemis, de Rome à Toronto. La petite Deauville, qui commence aujourd'hui pour la trente-deuxième fois, aussi protectionniste soit-elle (un seul objet, le cinéma américain), ne fait pas exception : elle a aussi son grand méchant. Et ce n'est pas Venise, calé à la même date (et devenu quasi partenaire, partageant les frais de covoiturage de stars faisant en jet privé le saut de la lagune à la côte normande). Non, il y a des années où le principal problème de Deauville, c'est Hollywood. Qui, quand rien ne va, voit ses acteurs basculer dans une parano aiguë, exigeant du festival des consignes sécuritaires pouvant heurter la sensibilité du cinéphile accrédité.

La situation au Proche-Orient n'étant pas au top et les magnats de la Paramount s'attendant à parer une riposte pas si impossible que cela du super-chômeur Tom Cruise, il va falloir être au taquet. Combien de bodyguards sur les toits de chaume de Normandie ? Y a-t-il une caméra planquée dans le crumble du petit déjeuner normand ? Qui pour goûter la mayonnaise à l'anthrax ?

Généralement, moins ça va aux Etats-Unis, plus le cinéma américain se révèle alerte. Bruno Barde, maître de cérémonie, ayant ménagé chèvre blockbuster et chou indé, on devrait vérifier ça vite : la compétition s'anime déjà à la perspective de découvr